
Le paysage actuel du Marais-Vernier est l'héritage de la lutte de l'homme contre les contraintes naturels mais aussi de l'évolution de la Seine.

Les informations concernant l'histoire du marais remontent au Moyen-Age. A cette époque les marais sont controlés par des Seigneurs, vassaux de l'église ou du Roi. Dès 1135 le Seigneur de Pont-Audemer y exploita la tourbe, mais la plus part des terres du marais étaient des terrains communaux pour les paysans.

En 1490, les courtils ( longues bandes de terrains d'un kilomètre de long pour une dizaine de mètres de large dans le marais ) sont attribués aux paysans en échange de quelques jours de corvées par an. Mais au quinzième siècle les marais n'étaient que des lieux insalubres où se développaient les fièvres. Les hommes n'en tiraient qu'un faible profit.

Henri IV décida en 1599 de faire disparaître les marais. Il engagea un ingénieur Hollandais : Humphray Bradley pour les travaux du Marais-Vernier. Les travaux commencèrent en 1617 et durèrent 3 ans. En 1620 la " digue des Hollandais " isolait l'arrière du marais des caprices du fleuve. Ainsi 3000 hectares purent être exploités en plus. La digue dût être réparée en 1622 et en 1662 suite à 2 tempêtes. Malgré ces efforts le marais était toujours aussi insalubre et peu rentable ( seuls les courtils se révélèrent cultivables ).

Après la révolution de 1789, les Seigneurs perdirent leurs droits sur le Marais-Vernier. Mais après que les paysans est récupérés les terres du marais, ils se désintéressèrent de l'entretien des canaux. Et après les inondations de 1830 les conditions d'hygiènes se dégradèrent.

En 1886 l'entretien des canaux du marais repris et les eaux du plateau furent ainsi drainées jusqu'à la Seine. A cette époque la culture maraîchère et fruitière, avec des produits tel que la pomme de Rever ( curé de la paroisse du Marais-Vernier ) alimentent les marchés des environs. Avec la concurrence des produits bretons et le remplacement du roseau par la tuile et l'ardoise, l'élevage sera favorisé. Faute de bons résultats, le marais va très vite retourné à l'état sauvage et devenir une réserve naturel.

Aujourd'hui le marais continu de s'agrandir au Nord de la digue des hollandais grâce à l'endiguement de la Seine. On différencie ainsi le marais ancien (tourbe) du marais moderne (alluvions).