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Un monde à part.




Un vocabulaire particulier.
Il est très difficile pour un novice de se repérer au Bahut tant les différences langagières entre le Prytanée National Militaire et l’extérieur sont marquées. En effet, l’isolement vis à vis de l’extérieur (sorties dans la Flèche controlées) a poussé les élèves à développer un langage particulier. Voici quelques exemples:
-ñass, brution : nom des élèves du Prytanée. Brution vient du latin « Brutium », région qui fournissait à Rome ses plus vaillants soldats. Ce surnom fut donné sous la Restauration par les élèves de Saint-Cyr, qui furent marqués par la rudesse à la tâche des Flèchois qui lors d’une bagarre eurent le dessus malgré leur petit nombre.
-strass : regroupe tout l’encadrement militaire, quel que soit le lycée militaire.
-chica (chic à) : signifie « vive », ex : chica bahut.
-sopo : antonyme de chica.
-stack : nom donné au travail scolaire. On dit stacker pour travailler.
-mitheux : surnom des élèves de seconde.
-rhétos : surnom des élèves de premières.
-APLS : cri de ralliement des ñass signifiant «à poil la strass », marquant la guéguerre encadrement-élèves.
J’arrèterai à ces quelques exemples ce qu’est le langage Bahut puisque si je devais faire une liste exhaustive, la liste compterait environ 120 mots. Toutefois, ce vocabulaire reste très présent et il devient quasiment impossible à un civil (ou pek’s pour nous) de nous comprendre.

Un univers de tradition.
Présentation au drapeau : Céremonie officielle du début d’année ou le drapeau de l’école, décoré de la Croix de Guerre, de la Légion d’Honneur…, est présenté par les intégrants aux grandes écoles militaires aux élèves du Prytanée. Elle se déroule dans la Cour d’Honneur du quartier Henri IV en présence de nombreux autorités militaires et se solde par un Huron, notre chant de tradition.
Thûrne : fête de Noêl à Gallieni. Au cours de cette soirée, chaque classe présente un sketche, un film, un numéro artistique… Le but de la soirée est d’apporter la bonne humeur dans le quartier, ainsi le déguisement est conseillé. Après un moment de musique dans la salle Kati, foyer de Gallieni, un feu d’artifice clôture la fête. Il est souvent très réussi et profite aux voisins ravis.
Soirée Brutionne : chaque année, le dernier samedi avant Nôel a lieu une très importante soirée à Paris ou dans ses alentours. Environ 6000 personnes, élèves, anciens, amis de ñass se retrouvent pour un bal assez réputé. Ce 21 décembre aura lieu la S.B. aux Pyramides de Port-Marly.
Aubade
: A Gallieni, les élèves de terminale sont synonymes d’anciens. A ce titre, ils organisent une fois par an une aubade dont les mitheux ne sont pas prévenus. Vers 22h30, les terms arrivent en pelotons et se postent sous le dortoir des secondes. Un B fléché, symbole du Bahut, est enflammé et commencent alors les chants qu’entonnent une quatre-vingtaine de ñass au garde-à-vous. Cette cérémonie se termine par un Huron, chant du Bahut.
Monôme : il s’agit ici d’un élément festif réunissant tous les élèves. Les terms, portant les insignes de classes, arrivent au bâtiment des premières qui rejoignent la file indienne formée par leurs anciens. Ensuite arrivent les mitheux. Lorsque tout le quartier est réuni en file indienne, et alors que tous crient « formez monôme », « APLS » ou encore « ñass power », les quatres clous (élèves ayant passé quatre années au Bahut) montent sur les marches de l’internat des secondes et lancent des chants festifs, brandissant insignes, drapeaux et fanions de classes. En fin de monôme, un Huron est lancé au garde-à-vous avant que chacun regagne son dortoir.

les quatre clous à la tête d'un monôme

Fête de Trime :
Elle honore la fin d’année au Prytanée National Militaire et donne lieu, durant un week-end complet, à diverses activités (bal, sport, spectacles, remise de prix…) ainsi qu’à une cérémonie militaire, présidée par une autorité supérieure. En 2004, le Prytanée aura le privilège d’accueillir le président de la République pour le quadri centenaire de notre institution.

Des valeurs défendues.
Le fait de vivre 24h/24 avec les mêmes personnes, et ce pendant trois ans, crée des liens extraordinaires. De plus, avoir notre propre langage renforce encore notre sentiment d’appartenir à un groupe à part. Par ailleurs, nous portons tous un uniforme, quelles que soient les circonstances, augmentant notre différence. Dans l’enceinte de notre vieux Bahut, la tenue quotidienne correspond à un treillis bleus sur la veste duquel se trouve notre bande patrônymique et notre « passant », une épaulette marquant notre compagnie d’appartenance. Pour le sport, nous disposons d’un survêtement à l’effigie du Prytanée et pour les sorties nous devons être vêtus d’un pantalon de ville, blazer, cravate, chemise…Le magasin d’habillement nous fournit l’ensemble du paquetage, nous couvrant de la tête aux pieds (en passant par les sous-vêtements !).
Par ailleurs, chaque journée est rythmée par les mêmes habitudes : lever 6h30, petit-déjeuner, revue de chambre par un cadre militaire, rassemblement de la compagnie…Ainsi, il se forme un esprit de solidarité exceptionnel entre chacun d’entre nous.


Après ces années passées au Prytanée, je garderai à jamais les valeurs que l’on y découvre : solidarité, cohésion, camaraderie. Quoi qu’il en soit, je garde un souvenir inoubliable de mon Bahut et ne regrette en rien d’y avoir étudié.





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Historique Organisation du Prytanée Un monde à part Le Huron